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George Gershwin au rythme de la Libération de Paris : pour la toute première adaptation sur scène d’« Un Américain à Paris », le Châtelet ose la rencontre de deux mondes. Associé à deux producteurs de Broadway, Jean-Luc Choplin, à la tête du théâtre depuis 2006, nous explique la fabrication d’un « Américain » entre Paris et New York…


« An American in Paris » (Un Américain à Paris) est adapté pour la première fois en comédie musicale. Comment est né ce projet ?


Depuis quelques années, je produis au Châtelet les grands classiques de Broadway. Ce sont de belles histoires, créées pour la scène, qui sont devenues ensuite de grands films. Une seule comédie musicale, « Singing in the Rain »,  a d’abord été un film avant d’être un « musical » (une comédie musicale). Mais personne ne s’était encore attaqué à la seconde comédie musicale née d’abord au cinéma : « Un Américain à Paris » (réalisé par Vicente Minnelli en 1950). Toutes les chansons de George Gershwin sont des tubes ! En 2012, j’ai été aux Etats-Unis pour rencontrer la famille Gershwin afin de négocier les droits d’un « Américain à Paris » (Ndlr : « Un Américain » est un poème symphonique d’une vingtaine de minutes composé en 1928). Or, deux producteurs de Broadway, Van Kaplan et Stuart Oken étaient également intéressés par le projet.


Comment avez-vous travaillé avec eux ?


On s’est très vite entendus sur l’équipe artistique. Nous voulions tous avoir Christopher Wheeldon comme scénographe et metteur en scène. Christopher Wheeldon est l’héritier direct de Jérome Robbins [Ndlr : un producteur et chorégraphe de Broadway disparu en 1998], qui était l’une des plus grandes personnalités artistiques de la scène new-yorkaise. Puis, nous avons bâti un projet d’adaptation. L’idée est de ne pas faire la photocopie du film de Vicente Minnelli, mais de s’en servir comme une source d’inspiration pour la scène. En transposant l’action à la Libération de Paris, on peut donner une autre dimension à cette histoire d’amour entre un soldat américain et une jeune Parisienne.


Comment le Châtelet et ses employés sont-ils impliqués sur cette grosse production ?


Tous les services du théâtre ont été mobilisés pour cette création, de l’achat de tissus à la production. Il y avait, par exemple, des questions de droits et de permis de travail à régler en amont.

Grâce à notre bureau d’études et nos différents ateliers, nous avons aussi eu la possibilité de tout fabriquer ici. Le Châtelet a l’habitude des co-productions, mais celle-ci est très particulière. L’originalité est qu’elle est créée à Paris, avant de partir dans un théâtre de Broadway au printemps prochain. J’espère qu’elle pourra tourner pendant plusieurs années ! Avec l’équipe américaine, les échanges ont été permanents pour créer un concept, un livret, des maquettes, décors, costumes, organiser les castings…


Vos espoirs avant la première représentation ?

Procurer du rêve aux Parisiens ! La musique de Gershwin est indépassable. J’espère que les gens chanteront les mélodies à la sortie du Châtelet, ou au moins quelques grandes phrases musicales. Et que certains versent une larme pendant une romance…    

« La musique de Gershwin est indépassable »

 

Jean-Luc Choplin, directeur du Théâtre du Châtelet, nous raconte les secrets de fabrication d' « Un Américain à Paris ».